Ashtanga Yoga signifie « Les 8 membres du yoga » Astau = 8 et Anga = Anges. Les 8 membres du yoga ne nous sont pas extérieurs, il s’agit de nous. De Soi.
Ces principes théoriques n’ont aucune réalité, ils sont des outils pédagogiques.
Le pire serait de traduire ces principes par un ensemble de règles à suivre.
Prenons ces 8 éléments comme des clés de lecture de l’ensemble de notre être. Ces clés ouvrent des portes sur 8 dimensions « d’être ».
Ces dimensions sont difficiles à percevoir en Soi du fait de leur nature si proche et naturelle.
Listons les :
1) Yamas :
Au nombre de 5, ils traduisent l’état intérieur dans lequel nous devrions nous trouver :
a.L’état de non violence (ahimsa) :
La non violence est sa capacité à respecter sa personne dans toute ses dimensions. Les injonctions familiales, sociales ou conditionnées d’une manière générale ne permettent pas de pratiquer Ahimsa.
On pense souvent ne pas avoir le choix or nous n’avons pas encore commencé à questionner ce dont il est question. Famille, travail, amis : sommes nous épanouis ?
Ahimsa consiste à respecter son intégrité à partir de ce que nous vivons quotidiennement.
b. La vérité intrinsèque (Satya) :
En toute logique Satya consiste à voir la réalité telle qu’elle est. Notre capacité à biaiser notre lecture du réel est telle que nous subissons souvent des situations à notre désavantage.
Satya consiste à aligner sa vision et la Vérité. Elle accompagne la lucidité et le discernement.
c. L’innocence (Asteya) :
L’innocence est proche de notre nature. L’éducation et la société nous chargent de responsabilités et de culpabilité qui entravent notre rapport au réel. Sommes nous responsables de l’état du monde ? Certainement pas. Ni les guerres ni la pollution à grande échelle ni les questions d’identité ne sont de notre fait. Il est faux de penser que chacun doit faire sa part. Nous n’y sommes pour rien et n’y changeront rien.
d. Le pouvoir créateur ( bramacarya) :
Le pouvoir créateur est sa capacité à créer sa propre vie.
Bramacarya ne peut s’accomplir que si nous sommes capables de nous vivre en tant que héro et non plus en tant que victime. Quoiqu’il soit arrivé dans notre histoire nous avons le droit de ressentir ce qui est approprié. Pour autant, cela ne devrait plus avoir le pouvoir d’influencer qui l’on est.
e. L’absence de convoitise (Aparigrahah) :
Lorsque je convoite un bien chez autrui je me mets moi même dans une attitude de dénigrement de ma propre réalité. Lorsque nous sommes dans la sphère de la pensée comme ici, l’absence de convoitise invite à être satisfait de ce que nous pensons. Car je ne pourrai jamais trouver chez autrui quelque chose de plus satisfaisant que je ne puisse m’apporter moi-même. La solution est en Soi et par Soi. Chercher ailleurs est une sorte d’ajournement voire de trahison.
2) Niyamas :
Au nombre de 5 également, ils sont l’expression de cet état intérieur manifesté :
a. La pureté intérieure (sauca) ,
Lorsque la Vérité est perçue dans chaque situation du quotidien, la clarté en Soi est inhérente.
b. Le contentement (santosha),
Il ne peut en être autrement. L’absence de contentement pouvant être assimilé à une forme de violence envers Soi.
c. L’ardeur (tapah),
Le feu de l’étude. L’attention si elle se perd nous ramenant à un état d’inconscience toujours néfaste.
d. L’étude de soi (svadhyaya),
Quoi d’autre. La réalité du monde ne pouvant être perçue que par moi, quoi d’autre devrait-il m’importer ?
e. L’abandon à Isvara notre dimension divine (Isvarapranidhanani)**
Réaliser sa nature divine. Il n’y a rien qui nous soit supérieur. Rien qui ai le pouvoir de commander à nos vies.
Yamas et Niyamas sont trop souvent traduits par des formes de restrictions ou des règles à observer, à tort.
Le yoga ne nous donne jamais aucune règle ou observance morale à respecter. Nous pouvons faire absolument tout ce que nous souhaitons.
Quand l’esprit reflète Yamas et Niyamas la mesure se retrouve en toutes choses.
Yamas et Niyamas sont des qualités jumelles. Intrinsèques à l’être libre que nous sommes et non dépendantes du contexte dans lequel nous vivons.
Il est trompeur de les expliquer en faisant une liste. Il s’agit de comprendre l’essence commune et subtile de toutes ces notions : la nature de l’esprit.
Afin d’en faciliter la lecture, nous publierons ce texte en plusieurs parties. La suite est disponible dans le prochain article.
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